Transversales

Ce livre qui représente la troisième étape de la théorie relationnelle, entend répondre à la question de savoir si la pensée relationnelle peut s'étendre, transversalement, pour inclure d'autres champs, en dehors de la psychosomatique. Il se développe donc à l'horizontal suivant un double mouvement de déploiement et d'approfondissement pour unifier ce qui, dans le développement du savoir humain, a pris des chemins divergents qui finissent par s'ignorer mutuellement. Ce livre, par conséquent, est une manière de retrouver de nouveau ce qui unifie au lieu de ce qui disperse. En regardant les choses de haut, de très haut. C'est ainsi qu'après avoir présenté la pensée relationnelle dans une totale liberté, Sami-Ali revient au problème du rêve pour libérer encore la pensée de son enfermement dans un modèle théorique, la psychanalyse, et passer ensuite à l'esthétique du banal à laquelle s'ajoute maintenant l'ordinaire et le marginal, et aboutir enfin à découvrir la poésie de la pensée dans laquelle, d'une manière quasiment impossible, la poésie sublime fait un avec la pensée profonde, précisement chez trois grands poètes mystiques arabes.

Cette transversalité est à l'image de l'oeuvre de Sami-Ali en passant de la psychosomatique pour s'étendre à la poésie, la peinture, la calligraphie et la philosophie.

Extrait
La présence de cette forme de sensibilité est repérable dans certains mouvements de rupture, comme le dadaïsme, s'employant à explorer la possibilité que la création artistique, ou la création tout court, puisse s'effectuer sans faire appel à l'imaginaire, en l'absence même du sujet. On voit ici l'importance que peut prendre le hasard comme procédé de composition, permettant par des moyens automatiques, voire mécaniques, de déterminer un contenu représentatif en dehors du sujet lui-même. C'est le cas, par exemple, de John Cage, utilisant le livre chinois de divination I King pour composer une musique aléatoire. D'autres se sont servis des mots, de la même façon, en mettant en oeuvre, comme Raymond Roussel, un "procédé très spécial" destiné à obtenir, par une combinatoire systématique, déterminée à l'avance, des oeuvres d'imagination qui, pourtant, n'ont rien à voir avec la subjectivité. Le résultat est fabuleux puisqu'on aboutit finalement à des objets qui ne sont pas des images oniriques mais qui semblent avoir été créées par une imagination débridée.

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